Tout savoir sur le syndrome d’Hikikomori

Connaissez-vous le syndrome d’Hikikomori ? Ce terme, méconnu par une majorité de personnes touche des millions d’individus dans le monde. Au Japon, en Espagne, en Italie ou en France, les personnes atteintes d’Hikikomori sont des oubliés de la société et vivent recluses à leur domicile.

Alors, pour que vous puissiez devenir incollable sur le sujet, Wooskill vous en dit plus sur ce style de vie étonnant.

Semblable en quelques points à la phobie sociale en Occident, l’Hikikomori est originaire du Japon. Syndrome d’exclusion social extrême, l’Hikikomori touche principalement les garçons ou les hommes. Au pays du soleil levant, on dénombre près d’un million de personnes affectées par ce trouble social.

Concrètement, l’Hikikomori s’exprime par un rejet de toute activité sociale 🙅.  Cet état d’esprit se définit par un réel mal-être face au monde extérieur. Il pousse à se cloîtrer chez soi pendant plusieurs mois, voire années, et ne sortir que pour des motifs impérieux et vitaux.

Petit point étymologique : le mot japonais Hikikomori signifie littéralement se cloîtrer, s’enfermer chez soi. Plus précisément, « Hiki » veut dire « se désister », quant à « komori » il signifie « enfermer ». Dans la langue française, la phobie sociale ou retrait social sont comparables à ce trouble nippon.

Hikikomori est la phobie sociale ou retrait social. | Source : Pixabay

Souvent sans véritable ami et peu proche de sa famille, un sujet à l’Hikikomori reste pendant des heures dans son salon ou sa chambre. Internet, sieste et télévision rythment son quotidien. Sur la toile, il peut rester anonyme et libre, c’est donc son moyen efficace pour communiquer. 🌐

De l’intérieur, l’Hikikomori est semblable à une voie spirituelle, comme pour devenir un samouraï par exemple. Elle s’accompagne de codes particuliers, de motivations bien précises et de deux objectifs prioritaires. Le premier, se retirer de la société pour mener une vie calme, silencieuse et sans soucis. Le second, bâtir un confort intérieur personnalisé.

Loin d’avoir délivré tous ses secrets, ce phénomène d’isolement n’a pas de causes avérées. Cependant, après des études menées par des psychologues japonais, plusieurs causes ressortent :

• • Traumatismes familiaux

• • Traumatismes extérieurs

• • Harcèlements et moqueries scolaires

• • Trop grande pression scolaire

• • Absence d’autorité dès l’enfance (syndrome de l’enfant roi)

• • Relation fusionnelle extrême avec sa mère

• • Etc.

Les différents traumatismes et harcèlements (viols, coups subits, accidents…) peuvent survenir pendant l’enfance de la personne et se répercuter plus tard, durant son adolescence ou sa vie d’adulte. Quant à la pression scolaire, elle est surtout présente au Japon. Dans ce pays d’Asie de l’Est, les études (universités, concours, examens…) ont une importance clé et demandent un comportement irréprochable.

Il est fréquent que l’Hikikomori touche les enfants et adolescents. Pas encore adulte, cette jeune génération est encore sous la tutelle et sous le toit de leurs parents ou tuteurs légaux. Du point de vue parental, c’est donc difficile à supporter et le manque de solution est très fréquent.

Une telle attitude à un tel âge peut passer pour de la phobie scolaire ou de la paresse. Il est donc d’abord important d’essayer de communiquer avec son enfant afin de comprendre son point de vue sur la situation et de pouvoir juger si elle est grave ou non. La communication dans le couple parental est essentielle, mais pas seulement, celle avec l’enfant est aussi primordiale.

Pour aider les Hikikomori à revenir dans le monde réel et les soigner pour de bon, plusieurs traitements médicaux existent. L’intervention d’un thérapeute, psychologue et autre personnel de santé est une première étape viable pour débuter. Sous le regard d’un professionnel, une solution pour le syndrome d’Hikikomori pourrait être envisageable.

Les méthodes médicales divergent en fonction des pays et de leurs cultures. Certains préfèrent attendre que la personne revienne dans la société de son plein gré. Alors que d’autres préfèrent miser sur des consultations et de la psychiatrisation. Rarement, il arrive que le mode de vie décalé d’un Hikikomori devienne trop critique pour sa santé, une hospitalisation est alors conseillée. De plus, pour certains, un traitement médicamenteux est prescrit. 💊

Malgré un possible traitement médical, thérapeutique ou psychologique, le syndrome d’Hikikomori n’est pas une maladie à proprement parler. Elle n’est donc pas classée comme telle, mais plutôt comme un état psychosocial.